Après trois jours d’une escale réparatrice pour Gwénolé Gahinet, le skipper du Figaro Safran-Guy Cotten s’attaque à la plus longue des quatre étapes de cette édition : 535 milles de course, soit 983 kilomètres où l’objectif sera d’abord de rester dans le match et peut-être de prendre quelques précieuses minutes à l’anglais Sam Matson (Artemis 21), leader du classement Bénéteau des bizuths.
Toujours sous l’effet anticyclonique, le départ de la deuxième étape s’est joué tout en lenteur avec neuf nœuds de vent en baie de Plymouth. Après avoir dépassé une bouée de dégagement située 1,2 milles dans le Sound, le Figaro Safran-Guy Cotten a mis le cap à l’ouest vers le Cap Lizard, la pointe la plus au sud de l’Angleterre.
Un rythme infernal !
« J’ai pu récupérer de la première étape dans de bonnes conditions à Plymouth. J’ai fait des séances de piscine et de la kiné pour détendre mes muscles. Je suis toujours un peu sensible du dos et si cela ne me gêne pas en mer, à terre cela peut être contraignant pour bien récupérer. Aujourd’hui, je me sens bien pour aborder cette deuxième étape, même si la période de repos de trois jours est très brève. La Solitaire est aussi intense à terre que sur l’eau mais finalement c’est ce que l’on vient chercher », explique Gwénolé. En effet, c’est toute la spécificité de l’épreuve reine du circuit : les étapes s’enchaînent pendant un mois et, les phases de récupération très courtes imposent aux skippers une hygiène de vie irréprochable.
Un long parcours semé d’embuches
Sur le papier, cette étape de 535 milles au large a tout pour plaire à Gwénolé Gahinet qui est plus à l’aise en solitaire sur de longues distances. Mais en pratique, la route vers Roscoff est semée d’embûches. « Il y a des obstacles tout le long du parcours avec notamment les quatre DST (zone de séparation du trafic des cargos) qu’il faudra bien négocier. Avec les fichiers de ce midi, cela semble passer soit au nord des îles Scilly soit au sud du DST Est. Mais, cela peut encore changer… Ensuite, le vent va se renforcer un peu, autour de 15 nœuds, en approche de la mer d’Irlande où il y aura également beaucoup de courant. Nos trajectoires feront certainement quelques oscillations, cela veut dire qu’il y aura des changements de voiles. » précise le skipper de Safran-Guy Cotten peu avant de quitter les pontons à Plymouth.
Un Fastnet stratégique… et toujours mythique
Du haut de ses 54 mètres, le phare du Fastnet est le plus grand d’Irlande. Construit en 1853 sur un imposant rocher à environ six kilomètres des côtes, il est devenu un passage mythique de la course au large grâce notamment à la Fastnet Race depuis 1925. L’approche du célèbre « caillou » s’annonce délicat pour les 38 solitaires dans un vent mollissant. Un passage stratégique que Gwénolé connait bien puisque c’est la quatrième fois qu’il le contournera. « Il faut s’attendre à tout ! C’est clairement le passage le plus risqué du parcours. Avec un vent au nord-est, nous serons dans le dévent de l’Irlande, il faut ajouter à cela les effets du vent thermique et les courants. Cela fait beaucoup de paramètres à prendre en compte ! Mais le Fastnet, je l’ai déjà passé trois fois, notamment l’année dernière sur la Mini Fastnet. Il faisait super beau et j’étais en tête loin devant! Les reliefs, la côte sauvage, c’est un endroit impressionnant. »
« Le jeu reste ouvert »
Il restera ensuite 270 milles à boucler pour rallier Roscoff dans le Finistère, un bord propice à la vitesse mais où il faudra gérer les zones de séparation du trafic, interdites à la navigation. « Je pense que l’on repassera dans le Nord des îles Scilly mais c’est dans trois jours. Il y a donc quelques incertitudes sur la fin du parcours et cela sème le doute sur la stratégie à adopter. Pour le moment, je ne me soucie pas trop du classement bizuth, l’essentiel est d’aller au bon endroit au bon moment et de jouer avec les meilleurs, ce n’est pas encore l’heure de contrôler mes adversaires », ajoute Gwénolé. Arrivée prévue entre le 17 et le 18 juin.
Rappel du classement de Gwénolé Gahinet après l’étape 1 : Deauville – Plymouth
Classement Etape 1 : 13ème à 1h17mn55s du vainqueur Alexis Loison (Groupe Fiva)
Classement Bénéteau des bizuths : 2ème à 19 mn06s de Sam Matson (Artemis 21)
Source : Mille & une vagues