Un beau challenge pour le skipper de Safran-Guy Cotten qui tentera de remporter le classement Bénéteau des bizuths. Début des hostilités, dimanche 8 juin à 13h00 avec un temps de demoiselle pour commencer !
Tous sur le même bateau : attention au chrono
C’est l’essence même du circuit Figaro Bénéteau : tous les concurrents naviguent sur un monotype de 10,15 mètres. En course, seul le marin fait la différence. Entre sprints côtiers et étapes de large sur la Manche et sur l’Atlantique, La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire se joue traditionnellement au temps et impose donc une extrême rigueur aux navigateurs. Pas de place à l’à-peu-près pour espérer décrocher le titre suprême. En 2003, Armel Le Cléac’h arrachait – avec 13 petites secondes d’avance – la victoire à Alain Gautier après un mois de course. Un record qui rappelle l’intensité et la complexité de cette épreuve où les solitaires se livrent corps et âmes sur quatre étapes qui les emmèneront cette année de Deauville à Cherbourg-Octeville en passant par Plymouth, Roscoff et Les Sables d’Olonne. Gwénolé Gahinet aura fort à faire mais ce challenge l’anime depuis plusieurs années. Il s’apprête enfin à découvrir celle que ses camarades de jeu nomment la reine des courses au large.
Des prétendants avertis
Favoris incontestés, Yann Eliès et Jérémie Beyou rêvent tous deux d’un troisième couronnement, « Ils connaissent le bateau par cœur mais n’ont pas beaucoup navigué cette année. S’ils sont en forme physiquement, ils devraient logiquement être dans le coup », observe Gwénolé. Ses favoris de cœurs, Paul Meilhat et Adrien Hardy, « Paul est dans une bonne dynamique, il l’a encore prouvé sur Le Havre Allmer Cup. J’ai passé les quatre derniers mois avec lui et il a un super mental. Il pourrait créer la surprise avec Adrien Hardy qui me semble très en forme aussi pour l’avoir vu naviguer cet hiver à Lorient. » Parmi les ténors de la classe, Erwan Tabarly, Thierry Chabagny et Gildas Morvan (19e participation), « Ils ont tous les trois une revanche à prendre après leurs abandons sur la Transat AG2R La Mondiale et mériteraient de gagner après autant d’années sur le circuit. Quant à Alain Gautier, je lui tire mon chapeau, c’est une belle histoire de revenir après dix années d’absence. Je pense que le Figaro, c’est comme le vélo cela ne s’oublie pas ! »
Des bizuths éclectiques…
Si l’un des objectifs de Gwénolé Gahinet est bien de remporter le classement Bénéteau des bizuths, la tâche ne va pas être facile avec six candidats en face de lui aux profils particulièrement différents. « Richard Mason, Sam Matson et Alan Roberts, les trois anglais de l’Artemis Offshore Academy ont bénéficié d’une très bonne préparation. Ils ont fait du dériveur ce qui devrait les avantager sur les phases de départ, » confie le skipper de Safran-Guy Cotten. « Sébastien Simon monte petit à petit en puissance, c’est un sérieux prétendant. Quant à Clément Salzes, il a un profil complet mais je ne le connais pas assez. Enfin, Gwen Gbick a peu d’expérience en solitaire mais il a beaucoup appris comme moi sur la conduite du bateau pendant la Transat AG2R qu’il a faite avec Kito de Pavant. En tant que bizuth, le plus dur à gérer c’est la gestion du sommeil et grâce à mes années en Mini 6.50, j’ai un léger avantage sur cet aspect. Pour l’heure, ce sont les phases de départ que j’appréhende le plus. En revanche, j’ai vu sur Le Havre Allmer Cup que j’étais capable de tenir le rythme et d’avoir une bonne vitesse, cela m’a permis de recoller à mes adversaires sur les parcours côtiers un peu plus long. J’ose espérer que c’est de bon augure pour La Solitaire ! Globalement, nous avons tous nos chances, le classement ne sera pas figé et cela sera donc très intéressant. »
A trois jours du départ, la météo s’annonce plutôt clémente sur la première étape entre Deauville et Plymouth. Le départ dimanche à 13h00 pourrait même se jouer dans du vent de nord-est assez faible. Les forts courants de la baie de Seine donneront du fil à retordre aux 38 concurrents, forcément impatients de montrer ce dont ils sont capables.
Source : Mille & une vagues