« On ne va rien lâcher ! » lance ce matin Gwénolé. « Nous venons de passer une superbe nuit. Nous avons navigué sur le même bord et cela nous facilite la stratégie. Du coup, nous n’avons jamais aussi bien dormi depuis le départ ! Alors, oui, nous sommes en forme pour attaquer la phase finale. » Le ton est donné. Concentré et serein, ce matin ce n’est pas le bizuth du circuit Figaro Bénéteau qui parle mais bien le compétiteur affuté qu’est le skipper du Figaro Safran-Guy Cotten. Si proche du but, le duo compte bien tout mettre en œuvre pour être le premier sur la ligne d’arrivée devant le port de Gustavia à Saint-Barthélemy.
« On est en confiance »
Depuis cette nuit, si l’alizé faiblit sur l’Atlantique, avec 15 à 20 nœuds de vent, le Figaro Safran-Guy Cotten glisse encore à 9 nœuds. A 640 milles du finish, les quatre bateaux de tête se livrent une impitoyable bagarre. Pour l’heure, Skipper Macif de Fabien Delahaye et Yoann Richomme, légèrement décalé au nord, mène le jeu à seulement 8,9 milles de Safran-Guy Cotten, suivi par Generali (Lunven-Péron) et La Cornouaille (Jourdain-Le Pape). « Notre position aujourd’hui est plus confortable que celle de Skipper Macif. Je pense qu’ils vont devoir se recaler un peu et faire un empannage. Cela doit être un sacré dilemme pour eux. Nous, nous sommes calés au sud sur un bord et nous aviserons en fonction de ce qu’ils font. Nous avons réussi à leur prendre des milles après le passage de La Palma, on est donc confiant en terme de vitesse. Mentalement, c’est un avantage, » confie Gwénolé.
Faire de la vitesse coûte que coûte
L’arrivée sur l’Arc Antillais peut réserver bien des surprises mais les fichiers météo semblent assez clairs sur la conduite à suivre. « Les routages nous font passer au vent de la Désirade et de Barbuda ce qui nous permettra d’éviter les dévents des îles. Le vent va continuer à mollir un peu mais il n’y a, a priori, pas de pièges. Il faut donc se concentrer sur la vitesse et la bonne marche du bateau. On est proche du scénario idéal. Je savoure chaque moment de cette transat, il fait encore un peu frais la nuit, c’est parfois humide, mais la journée le soleil tape fort, » précise le skipper de Safran-Guy Cotten qui avoue attendre avec impatience son retour sur la terre ferme agrémenté de quelques spécialités locales. Mais avant les accras et le fameux ti-punch, il reste néanmoins trois jours de course avant de connaître le grand vainqueur de cette 12e édition de La Transat AG2R La Mondiale. Les paris sont ouverts !
Marc Guillemot « accro de la carto »
Entre deux entraînements sur le monocoque Safran à La Trinité-sur-Mer, Marc Guillemot suit avec passion la course du Figaro Safran-Guy Cotten. « Paul et Gwénolé font une course magnifique. On assiste à un splendide match en tête de course. Je trouve très intéressant leur petit décalage en latitude par rapport à Skipper Macif. La course n’est pas finie et il ne faut sous-estimer personne à ce stade de l’épreuve. Et quoiqu’il arrive, le podium sera beau et l’équipage qui franchira le premier la ligne d’arrivée à Saint-Barthélemy aura bien mérité cette victoire. »
Source : Mille & une vagues