Le partenariat avec le Low-Tech Lab va nous permettre d’emmener à bord des prototypes low-tech tels que des plans de spiruline ou de persil, un réchaud fonctionnant grâce au recyclage des déchets plastiques, un filet installé sur le pont pour récupérer les micro-algues… “Ce travail va nous permettre de confronter le paradoxe low-tech et performance et de le dépasser”.
En route vers le Vendée Globe, Gwénolé et son équipe travaillent en collaboration avec des acteurs aux savoir-faire multiples. Au coeur du projet de course au large du skipper-ingénieur, il y a cette envie de partager la connaissance, d’inventer des solutions innovantes, et de contribuer à un monde plus durable.
D’un naturel curieux, Gwénolé suit depuis plusieurs années les aventures du Low-Tech Lab. Basé à Concarneau, ce laboratoire scientifique en open-source propose des vidéos explicatives pour créer soi-même ses low-techs. A la tête de ce projet, des ingénieurs, des passionnés, des visionnaires. Engagé aux côtés de Gwénolé, le Low-Tech Lab va mettre en place des produits innovants qui seront embarqués à bord du bateau lors des courses. Le but est donc d’associer low-tech et performance, et c’est là un beau challenge.
Qu’est-ce qu’une low tech ?
Les low-techs sont ” des systèmes simples, durables et accessibles en terme de coûts et de savoir-faire” explique Clément Chabot, responsable des projets d’innovation du Low-Tech Lab.
Souvent ces innovations répondent aux besoins de base des populations: un four solaire, un pédalier à électricité, etc… L’inverse de la high-tech, réservée aux plus riches. Les low-tech sont bien souvent développées par des bricoleurs anonymes pour améliorer la vie de leur village. Ils innovent avec les moyens du bord.
Exemples de Low Techs recensées sur la plateforme collaborative
Le Low-Tech Lab c’est quoi?
Le Low-Tech Lab est basé à Concarneau en Bretagne, et promeut l‘innovation accessible & durable. Ils partagent leurs locaux avec WeExplore, la structure montée par Sophie Vercelletto et Roland Jourdain, dont ils font partie intégrante.
“Le travail du Low-Tech Lab consiste à sourcer des low-techs partout dans le monde et à en partager la documentation sous forme de tutoriels grâce à une plateforme collaborative en ligne.” explique Amandine Garnier, Responsable coordination et développement de l’association.
L’idée est de recenser, bricoler, tester, valider et diffuser sur internet les low-techs de par le monde. « C’est une plateforme Wiki, donc ce n’est pas quelque chose de figé. C’est de la connaissance vivante », explique Clément Chabot. Le rôle du Low-Tech Lab est d’offrir une forme de labellisation des innovations, en les testant et en les validant, sous le contrôle d’un comité scientifique participant au projet : botanistes, ingénieurs-mécanicien et énergéticien, entomologiste, etc…
“L’intelligence collective au service de l’innovation utile”
« Sous la contrainte économique, il y a plein d’inventeurs qui créent partout des trucs super. On souhaite utiliser l’intelligence collective pour mettre au point des solutions d’intérêt général, moteur de développement local et durable » explique Corentin, 32 ans, ingénieur et l’un des pionniers de cette expédition.
Les trois piliers de ce projet génial sont les suivants : La démarche collaborative, la logique de subsidiarité, le partage open-source.
“La Low-tech est aussi une philosophie, celle de faire mieux avec moins”
En ce moment, ils poursuivent deux explorations hors de leur antenne de base :
- Le Low tech Tour, un camion aménagé à la rencontre de 12 innovateurs en France, actuellement aux alentours de Toulouse
- Nomade des Mers, un laboratoire flottant des low-techs, avec Corentin de Chatelperron,
qui tente des expérimentations à bord d’une plateforme au Bangladesh et se met à la recherche des découvertes les plus ingénieuses. Voici quelques exemples de leurs escales: rencontre avec l’inventeur d’un désalinisateur d’eau de mer au Maroc, découverte de l’hydroponie au Cap-Vert pour apprendre à faire pousser des plantes avec le moins d’eau possible, le charbon vert au Sénégal, le biocarburant au Brésil, l’algue spiruline à Madagascar, le recyclage de l’aluminium en Afrique du Sud, etc…
Corentin de Chatelperron a rencontré des tas d’inventeurs et témoigne: « En général, ces inventions restent à l’échelle très locale alors qu’elles pourraient être utilisées par des milliers voire des millions d’autres personnes », explique-t-il. Le rôle du « Nomade des Mers » est d’aller à la rencontre de ces inventeurs afin d’apprendre leurs techniques qui sont ensuite testées en condition, à bord de ce véritable laboratoire ambulant. Elles seront ensuite relayées sur la plateforme du Low-Tech Lab.
Quel est le rapport avec le projet Vendée Globe de Gwénolé?
C’est assez excitant de se dire qu’on peut faire un projet sans faire de compromis sur la performance tout en intégrant des aspects environnementaux.” Gwénolé Gahinet
“Le Low-Tech Lab nous inspire” explique Gwénolé. Ils croient à l’intelligence collective, mettent en oeuvre des outils pour partager la science, et rendent accessible à tout un chacun des solutions faciles à créer et peu coûteuses. Pour Gwénolé et son équipe, il est important que ce projet Vendée Globe ait un vrai sens. Le partenariat avec le Low-Tech Lab va nous permettre d’emmener à bord des prototypes low-tech tels que des plans de spiruline ou de persil, un réchaud fonctionnant grâce au recyclage des déchets plastiques, un filet installé sur le pont pour récupérer les micro-algues… “Ce travail va nous permettre de confronter le paradoxe low-tech et performance et de le dépasser”.
“On se rend compte que sur des Imoca performants, il y a beaucoup d’innovations qui sont très simples à mettre en oeuvre et ressemblent à des low-techs, j’ai envie de développer cet aspect-là.
Découvrir toutes les solutions du Low-Tech Lab
La page Facebook de l’expédition Nomades des Mers.
Le site de Gold of Bengal, association qui organise les expéditions et les projets.