Dimanche à 17h Antoine et Gwéno ont quitté la baie difficilement après un mauvais départ : souhaitant partir au comité le bateau s’est retrouvé englué parmi les autres minis, tous entassés au même endroit. Il a donc fallu attendre la sortie de baie et le passage du Raz de Sein pour que Festival des Pains reprennent sa place de leader, glissant sous spi dans une dizaine de nœuds de vent, le duo a rattrapé la majeure partie des prototypes à l’exception du Magnum, éternel adversaire !
Pendant toute la descente vers la bouée du Pertuis d’Antioche, le n°800 a du jouer des coudes avec Julien Pulvé et Etienne Bertrand (architecte du bateau) sur Chasseur de Primes. Les deux concurrents ont passé l’île d’Yeu ensemble, mais après le passage de la bouée PA, en remontant au près, Gwéno et Antoine ont choisi d’optionner à droite en passant entre l’île d’Yeu et la côte. De leur côté Etienne et Julien sont restés à l’ouest de l’île d’Yeu, un choix payant leur ayant permis de toucher plus d’air.
« Ils étaient mieux placés pour bénéficier de la grosse bascule à gauche, ce qui les a aidé à prendre 2-3 milles d’avance. On a réussi à se refaire hier matin tôt. En voyant le jour se lever on a découvert le Magnum à notre vent ! Là ca a été la guerre, on est resté au contact toute la journée, finalement on les dépasse au près en vitesse à la Chaussée de Sein. »
Un chassé-croisé fatiguant car les coureurs ont fait 30h de près, alternant des quarts d’une heure chacun. Mais il n’était pas évident de se reposer avec la houle quasi permanente ayant accompagné leur remontée vers Douarnenez.
« A la fin on était contents d’abattre ! Le final était chaud, on a tiré des bords de spi dans 25 nœuds de vent, on a fait de beaux surfs c’était top et stressant ! Le Magnum était 30 mètres derrière nous, il ne fallait pas mollir ! Ca nous a permis de nous remettre dedans alors que la fatigue commencait sérieusement à se faire sentir. »
Gwéno et Antoine devancent finalement Giancarlo et Remy de 4 minutes et décrochent une superbe place de 2e derrière Chasseur de Primes, arrivé 14 minutes plus tôt.
« C’était intéressant de voir les choix de voile qu’ont fait les autres. On a bien optimisé le bateau mais pas toujours fait les meilleurs choix, à la fin c’était dur d’être parfaitement lucides. Mais nous sommes très contents, c’était une belle course, même si l’on regrette un peu de n’être pas allé au Fastnet, j’aurais aimé que ce soit plus long même si ça reste la course la plus longue qu’on ait faite de la saison. »
Pour Gwéno c’est la fin de la saison en mini 6.50 et après de nombreuses courses et navigations, le choix du prototype s’impose comme une véritable évidence.
« J’ai pu voir ce qu’était la vie à bord d’un proto et ça n’a rien à voir avec le bateau de série ! C’est bien plus extrême : on va plus vite, c’est plus dur parce qu’il y a davantage d’efforts à faire. Les détails et les réglages sont minutieux .Le bateau est très sensible, très réactif, ce qui oblige à plus souvent barrer parce que le bateau marche moins sous pilote qu’un série. Je réalise que les protos n’ont pas fait la même transat que nous… J’ai été vraiment impressionné de voir jusqu’où peut aller la puissance du bateau, par exemple on peut vraiment serrer au près. »
Gwénolé fait une pause mini mais c’est pour mieux y revenir ensuite : « La classe bouge, il y a pleins de jeunes motivés pour se lancer en proto et beaucoup de mixité entre anciens et bizuths, le niveau est haut, je suis content d’être sur le circuit et j’espère poursuivre en montant mon propre projet après l’été ! »
Pour lui, la prochaine étape sera le Tour de France à la Voile sur le M34 Nantes Saint-Nazaire, dont le prologue a lieu à Dunkerque le 29 juin prochain. Le coureur poursuit également son projet Class C et continuera les entraînements au mois d’août.
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