Encore une belle étape pour Gwénolé Gahinet, qui démontre une fois de plus qu’il ne lâche rien tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie ! A mi-parcours, le Figaro Safran-Guy Cotten prend la 16ème place au classement général et conserve sa 2ème place au classement Bénéteau des bizuths à 18 minutes de Sam Matson (Artemis 21).
Depuis l’arrivée de Yann Eliès vers 1h30 du matin, le port de Roscoff dans le Finistère s’est rempli au fil des arrivées qui se sont succédées toute la nuit. Peu avant 4h du matin, c’est au tour de Gwénolé Gahinet, 17ème, d’afficher un sourire franc. « L’étape était longue, je suis très heureux d’en finir ! Je suis également très content de cette 17ème place. Le début de l’étape était particulier avec un départ au coucher du soleil faute de vent à Plymouth. J’ai pris un mauvais départ et les écarts se sont creusés en une petite heure. C’était difficile à avaler sur le coup », explique le skipper de Safran-Guy Cotten. « Néanmoins, j’arrive toujours à revenir sur la flotte et je conserve de la lucidité jusqu’à la fin, c’est un premier bilan positif à mi-parcours. D’ailleurs, en Mini 6.50, c’était déjà ma spécialité de gagner des places sur les derniers milles. Et finalement, c’est tout ce qui compte ! »
Petits et grands écarts
Tout le long de cette étape de 535 milles, la flotte n’a cessé de s’étaler et de se regrouper au grès des variations d’un vent particulièrement instable. « Cela rend fou, surtout quand tu es fatigué, tu ne sais jamais comment régler le bateau, parfois j’avais l’impression de tourner en rond », confie Gwénolé. Trentième au passage de Land’s End, la pointe extrême Sud de l’Angleterre, les écarts sur le leader se sont creusés après le passage de l’archipel des Scilly. Au bout de 24h de course, Gwénolé accuse huit milles de retard sur Yann Eliès. Pendant la deuxième nuit, le vent s’est de nouveau essoufflé et l’on assistait au petit matin à un regroupement avant la bouée « Stags » positionnée à 15 milles dans l’Est du Fastnet. « Il n’y avait pas vraiment de jeu jusqu’au Fastnet, mais ensuite j’ai saisi de belles opportunités. J’avais la sensation de bien naviguer et d’avoir une bonne vitesse. C’est la quatrième fois que je contourne le célèbre phare et c’était encore un beau moment. Les paysages de la côte irlandaise sont vraiment fabuleux », raconte Gwénolé. Mer d’huile, lumières scintillantes dans les spis des concurrents, un spectacle magique au pied du rocher chargé d’histoire…
Du sommeil et un joli duel
La seconde partie de cette étape – 270 milles – s’est ensuite jouée au près vers l’Archipel des Scilly dans un premier temps. L’occasion pour le skipper de Safran-Guy Cotten de se reposer un peu : « J’ai bien en tête qu’il faut garder de l’énergie pour la fin sur ce format de course. Dans la nuit de lundi à mardi, j’ai enchaîné les siestes par tranches de dix minutes pendant environ quatre heures. Je sortais juste pour prendre la barre quelques secondes, je m’assurais que tout allait bien et je repartais dormir. Cela me permettait d’être précis sur mes réglages et la conduite du bateau. » Du repos, le skipper du Safran-Guy Cotten en avait bien besoin avant d’attaquer mardi à la mi-journée, une traversée de la Manche au coude à coude avec le bizuth Sam Matson. « C’était une belle bagarre ! Sur la fin, j’ai réussi à me décaler un peu en attendant une petite rotation du vent. Quand on a envoyé le spi avant la ligne d’arrivée, j’ai mis le petit spi ce qui m’a permis de lofer un peu plus que lui et de le doubler sur la ligne d’arrivée ! Le classement bizuth reste très ouvert car Sébastien Simon (Bretagne Crédit Mutuel Espoir), premier bizuth de l’étape, avait fait une mauvaise première manche. Cela va être intéressant jusqu’à la fin ! »
Dimanche 22 juin, après quatre jours de repos à terre, Gwénolé Gahinet s’élancera sur une troisième étape de 505 milles de Roscoff aux Sables d’Olonne mêlant navigation côtière et parcours au large.
Source : Mille & une vagues