"Une vraie découverte!", ce sont les premiers mots de Gwéno lorsqu’il évoque ce tiers de parcours. C’est qu’effectivement le jeune navigateur, familier des parcours côtiers à vue avec les concurrents, s’est pour la première fois retrouvé "en course, seul, au milieu de l’océan". Pas facile de réaliser qu’on joue contre d’autres quand pas un mini ne pointe le bout de son étrave dans les milles alentours…
Cela dit ce n’est pas l’inconnu qui intimide le skipper du 455, loin s’en faut, Gwéno parti en tête le 25 septembre s’est longtemps maintenu en tête de flotte et termine la course sur une jolie 7è place. Il dresse donc un bilan positif de ce début d’épreuve: "Le bateau était bien préparé, j’ai réussi à la fois à gérer mon alimentation et mon sommeil, tout ça en étant à l’aise sur le parcours. J’ai aussi découvert l’échelle du temps, du jeu et du large, des facteurs qui jusqu’à présent m’étaient presque étrangers.J’arrive bien mieux à imaginer ce qui va se passer sur la seconde étape, je pense que pendant ces 9 jours j’ai pu déjà progresser".
Satisfait, Gwéno peut l’être, car par sa prestation il confirme une fois de plus ses prétentions au podium. Rappelons que les huit premiers coureurs en série se trouvent dans un mouchoir de poche, le 455 présente un retard d’à peine plus de 3h, autrement dit un retard minime. Le niveau est donc homogène et tous peuvent viser la victoire ce qui rend le match d’autant plus attrayant.
Belle étape mais pas seulement, étape instructive également, Gwénolé tire des enseignements de ces 1100 milles, car même s’il n’essuie aucun dégât matériel important tout n’a pas été rose. En effet, durant la traversée du Golfe de Gascogne son radeau de survie a bougé déboitant le réservoir d’huile de la pompe hydrolique, résultat… plus de pilote principal. Mais à la panique du moment a succédé la raison : "Sur le coup j’ai eu une baisse de moral, j’ai cru devoir m’arreter mais finalement je m’en suis bien sorti. J’ai perdu un peu de temps en essayant de réparer puis de régler le pilote, en prenant les bons angles de barre. J’ai été un peu léger sur cette préparation et ça m’a bien fait prendre conscience que le moindre détail peut tout gâcher. Ca m’encourage à vraiment peaufiner le bateau aux petits oignons!"
Pour ce qui est de la stratégie, Gwénolé confesse un peu d’improvisation, légèrement décalé à l’est au Cap Finisterre, cette option lui profite d’abord mais il s’est ensuite fait piéger par le front froid. Lorsque le skippeur du 455 se recale il est alors à 90° de la route ce qui lui a fait perdre du temps: "C’était une situation pas évidente à appréhender, il fallait être opportuniste. Curieusement moi qui n’aime pas le près cette fois ça m’a soulagé! Après la sortie difficile du Golfe dans la pétole c’était agréable d’avoir du vent et puis c’est une allure qui permet de se reposer".
Madère va donc permettre à notre navigateur de reprendre des forces et de réparer son rafiot, confiant pour la suite Gwéno n’a qu’une hâte: "repartir!". Il se dit même content de n’avoir pas fait "une excellente première étape", le danger étant toujours d’ensuite se reposer sur ses lauriers… Confortablement installé dans un appartement à 10 min du port avec ses concurrents et amis, Clément Bouyssou, Renaud Mary et Antoine Rioux, Gwénolé prévoit de visiter un peu l’île et de se remettre d’aplomb.
Félicitations champion, on t’attend sur le podium à Bahia, en attendant trinquons à sa santé!
Contact presse: Fanny Allard, fanny.allard@yahoo.fr