Si depuis le départ de Madère, les conditions comme le classement ont présenté une fresque de variantes multiples, les cartes n’étaient pas jouées pour autant. A quelques milles du Pot-au-Noir, la pression monte, l’échéance se précise… Et si tous sommes à l’affut de la progression de Gwénolé, lui à bord de son Pogo 2 est à l’affut du moindre réglage pouvant faire la différence, et de la meilleure option face à un éventail météo perturbé. Passage crucial de cette mini transat, les leaders sortant de cette ceinture équatoriale, ouvrent souvent la ruée vers l’or qu’est la route de Bahia. Alors Pot-au-Noir, Pied au mur ?
Négociation houleuse pour le 455, avec l’archipel du Cap Vert, mais la digne rigueur de l’architecte à se maintenir en tête de flotte en dépit des aléas météo, 13è tout au plus, Gwéno s’acharne et remontait à la 5è place ces deux derniers jours. Cela fait maintenant 11 jours que les 67 concurrents encore en lice ont entamé leur descente vers les côtes brésiliennes, et nulle place n’est laissée à l’épuisement, tous savent, et Gwéno le premier, que cette zone de convergence intertropicale ne fait pas de cadeaux. Pas de concessions surtout, mais la sainte lucidité du stratège !
Ici ce qui va faire la différence c’est la capacité des ministes à composer avec les conditions vicieuses de ce Pot-au-Noir enragé. Ereintés, lessivés sans doute les marins ne sont pas au bout de leur peine et se démènent actuellement dans des grains allant par rafales jusqu’à 45nds, alors naviguer propre oui, mais naviguer sur ! Et la peur de la casse ne doit pas faire ombrage à la concentration… Devant ce n’est pas mieux, on l’a vu chez les meneurs, en proto comme en série, des vitesses moyennes qui chutent avec l’engluement de la flotte dans une molle installée. Comment s’engager dans des airs aussi oscillants, quand tour à tour la pétole succède à la baston ?
Gwéno qui pointait en 10è position ce matin à 10h, filait encore à une allure de 6,23 nds, mais c’était avant de s’enfoncer dans une bulle d’air boudeur. L’instinct sportif de notre navigateur et ses qualités de marin aguerri, qu’il a su plus d’une fois prouver ne peuvent qu’encourager l’optimisme. Dans les petits airs (Select 6.50) , comme dans le gros temps (4è Mini Fastnet) il a su s’affirmer et lancer l’offensive au bon moment, il n’y a que lorsqu’il dort que Gwénolé est vulnérable, à la merci des pêcheurs (on se souvient du convoyage Douarnenez-Lorient…).
Aujourd’hui pas de pêchou mais la mer, le vent et le bonhomme, après la molle pointent des vents de sud d’une vingtaine de nœuds. Les paris sont ouverts….
Après tout « Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer, et le réaliste ajuste ses voiles. » (William Arthur Ward)
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